Rallye Croisière 2021

Le Rallye Croisière 2021 marque le début de notre voyage. C’est le 10 juillet qu’on quitte Québec, avec une flottille de presque 30 bateaux. Le rôle de Sage dans le rallye : être un bateau support et fermer la voie, dans la mesure du possible. L’équipage qui nous accompagne : Marie-Noëlle, Jonathan et Julie.

Québec – St-Jean-Port-Joli – Cap-à-l’aigle

Jour 1, une belle journée de voile qui se termine par une visite inusitée du pilier de pierre : une ile de roche avec un petit phare, une énorme plateforme, 10 millions de mouettes, et un drapeau du Canada.

Arrivé sur l’île, la surprise était fantastique! Un WOW assuré par un paysage à couper le souffle illuminé par un chaud soleil baissant. Nous avons tous bien apprécié notre visite improvisée, même la bouteille de gin de la distillerie St-Laurent (un commanditaire du rallye) qui s’est fait mitrailler comme une top model.

Au retour, nous avons décidé de rester là pour la nuit. L’idée, était bonne : s’ancrer au large de St-Jean-Port-Joli pour laisser les quelques places à quai disponibles dans la marina aux autres participants (qui ont aussi de plus petits bateaux, et assurément de moins bons mouillages). Après tout, les prévisions météo pour la nuit étaient : vents légers…

De tout le rallye, ce fut bien la seule fois où Environnement Canada s’est trompé en prévoyant moins de vent que la réalité… À 2300, le vent s’est levé… et à 0200, nous avons décidé de lever l’ancre car personne ne dormait, on se faisait brasser de tout bord tout côté. Le vent contre le courant au milieu de la passe St-Roch, c’est pas jojo je vous le dis. Le bateau se mettait le nez dans le courant, et le vent nous poussait par l’arrière par-dessus notre ancre, et malgré la patte d’oie, la chaine voulait toujours se frotter sur la coque… la vilaine.

On est donc allé se remettre à l’ancre à côté de la jetée de la marina de St-Jean-Port-Joli. Il ventait autant, mais avec moins de courant c’était possible d’utiliser le gouvernail pour s’écarter un peu de la chaîne. On a réussi à dormir une heure, et on est reparti à 0600 avec le baissant, direction Cap-à-l’Aigle.

Cap-à-l’Aigle – Brandy pot – Tadoussac

Rien de mieux, après une nuit blanche à l’ancre, qu’une longue douche bien chaude et un bon sommeil à la marina. La soirée au port refuge de Cap-à-l’Aigle a été aussi reposante qu’espérée.

Le lendemain, c’était le départ pour Tadoussac. Nous étions parmi les derniers bateaux à quitter, et nous avions la lourde responsabilité (oui, oui, lourde!) de fermer la marche et de nous assurer que tout se passait bien pour les derniers bateaux.

Environ une heure après notre départ, nous avons entendu un appel à la garde côtière pour un bateau en panne près des roches de Cap à l’aigle. Nous avons alors fait demi-tour pour aller mieux voir ce qui se passait; il s’agissait du voilier Foxy, qui participait au rallye et qui avait un problème moteur. Étant donné qu’il n’y avait pas un pet de vent et aucune vague, nous avons décidé de le prendre à notre épaule et de le ramener à la marina. Rien de bien compliqué dans les circonstances, mais certainement une bonne pratique pour l’éventualité d’un problème similaire dans des conditions plus difficiles.

Nous n’avons rien négocié avec l’équipage de Foxy, mais assumons qu’ils doivent environ une bière à chacun des membres de l’équipage. Ils semblaient de bons marins persévérants, et je considère donc nos chances très bonnes de les revoir à un moment donné sur l’eau pour collecter notre dû.

Note à moi-même : malgré que toutes les manœuvres de remorquage se soient passées en douceur, il y avait quand même place à amélioration dans le processus. D’abord, quand un événement particulier se produit, ça peut toujours être utile de noter l’heure et de résumer les communications radios dans le journal de bord. Ensuite, quand on prend un bateau à l’épaule, mieux vaut utiliser un nœud de taquet sur notre bateau que de passer un cordage épissé autour du taquet – de manière à toujours être en mesure de rapidement briser la mise à l’épaule si les choses venaient à se gâter.

Le retard sur l’horaire ne nous permettait plus de se rendre à Tadoussac avec la marrée, nous avons donc fait notre première visite à Brandy Pot! Une super belle soirée au mouillage (tranquille!!!) avec le Cleb à l’épaule et la gang d’Aquanaute qu’on a repêché en dinghy pour l’apéro.

Le lendemain dans le petit temps, Rémy a découvert les barres de flèches. C’est sa nouvelle chaise préférée. Il était dans les loges et voyait même les bélugas nager au loin sous l’eau, le chanceux. Parlant de chance, on a eu la visite de deux rorquals qui ont joué quelques minutes à une longueur de bateau de nous. Tout un spectacle! En plus des phoques, des marsouins et des petits pingouins qui n’en finissent plus d’essayer de décoller.

Rendu à Tadou, la journée n’était pas finie. On embarquait la photographe officielle du Rallye, Sophie, pour rejoindre à contre sens les participants de la régate amicale! Dans le vent super variable du fjord, aller à la rencontre des autres voiliers, sans trop nuire à leur performance de course, c’était pour tout dire, intéressant. On a eu bien du fun, et j’ai hâte de voir les photos de Sophie!

La moitié de la flotte a décollé le lendemain matin, dans la brume, vers le Bic, tandis que nous sommes restés à terre, avec l’autre moitié, pour une journée plus relaxe à Tadoussac. Un arrêt bien mérité puisque nous trainions tous une certaine fatigue de notre nuit blanche du début. Petite marche dans le village, brunch au café Bohème avec l’équipage, provision d’huile à moteur pour notre prochain changement d’huile, siesta, réunion des barreurs avec Marie-Paule, et… super idée de Rémy : finir d’installer l’AIS (t’sais… y a souvent de la brume à Tadoussac). Yes, Jo et Rémy s’y mettent à fond la caisse, le bateau est explosé en mode travaux, les heures passent. On réalise que ce n’est pas évident de faire des travaux en même temps qu’on navigue avec du monde à bord… Pauvre Julie qui s’est fait confisquer son espace plutôt drastiquement, elle dormait dans le carré, et le carré n’était même plus carré tellement il y avait des outils et des choses partout…

Tadoussac – Le Bic – Rimouski

0645 départ de Tadoussac : dans la brume.

0705 détection d’un cargo sur l’AIS.

0715 sortie de la baie de Tadou : dans la brume.

0735 visuel sur une partie du cargo. 

0740 « visuel » sur la flotte devant nous : dans la brume.

0850 « visuel » sur Aquanaute : dans la brume.

1030 « visuel » sur Cocosan : dans la brume.

1100 à 1500 visuel sur rien du tout : toujours dans la brume.

En tout cas, good job Rémy pour la super idée de finir d’installer l’AIS avant de partir de Tadou! Ça valait vraiment la peine!!!

1510 LAND AHO!!!! On arrive au Bic, la brume se lève un peu, mais on se mange un grain en pleine gueule pendant notre manœuvre de mouillage.

Et GravlaX qui pensait se sauver du grain en sortant de la baie! Ha! Eux aussi s’en sont pris plein la gueule…  

Le soir au parc du Bic, on a assisté à un mouillage vraiment spécial! Les organisateurs du rallye, Gaël et sa gang, nous en ont mis plein la vue avec un mouillage à l’épaule en forme d’étoile! 15 bateaux, plusieurs ancres, une super danse orchestrée à merveille… Une image vaut mille mots comme on dit.

On s’y est joint en dinghy parce qu’on était sur une mission de rapatriage des bénévoles de Taïga boards et de la distillerie St-Laurent qui se joignaient à nous pour cette partie de l’événement, mais l’expérience était tout aussi impressionnante. Bravo!

Le lendemain dans le Bic, une autre surprise nous attendait : un bar flottant sur une énorme planche à pagaie! La distillerie St-Laurent nous offrait un whisky gingembre, ou un gin tonic en se promenant de bateau en bateau dans la baie. Rémy s’est offert pour pagayer parce que la fille de la distillerie n’avait pas tant le pied marin… Elle avait eu le mal de mer toute la journée… Mais l’activité s’est modifiée de façon encore plus sociale lorsqu’un énorme raft-up de dinghy et de paddleboards s’est formé tout autour. Encore un bon moyen de connaître les autres marins de la flotte.

Notre départ du Bic, ne s’est pas fait sans éclat. À 20 minutes de préavis, nous participions à une course informelle. Le départ était donné à 10h, sur la « ligne » de l’entrée de la baie, et c’était « premier arrivé à la bouée du chenal de Rimouski ». On a eu un peu de misère à relever l’ancre, mais malgré nos 5 minutes de retard sur tout le monde, on les a tous rattrapés, à l’exception d’Aquanaute (le J24), qui avait les yeux gros comme des 2 piasses quand ils ont vu qui était à leur trousse juste avant la ligne d’arrivée! On avait les conditions idéales… environ 20 kt de portant. On a mis le génois et le drifter en ciseau avec pleine GV, et allez-hop, ça y allait par là! On a même dépassé Orange et Sanzaru qui étaient sous spi! Personne ne s’attendait à ça… on les a bien eus. 😉

La marina de Rimouski ne nous voulait pas avant samedi, supposément par manque d’espace. Manque d’espace??? C’est tellement grand là-dedans que même Sage peut faire des 360 sur bâbord n’importe où. On aurait pu mettre les 30 bateaux à l’épaule sur les quais visiteurs, sans compter les 40 places libres un peu partout dans la marina… Une drôle de gestion de la place, disons.

À Rimouski on a eu droit à une conférence fort intéressante d’un naturaliste du parc du Bic, une belle présentation de clôture du rallye par Gaël, des cadeaux des commanditaires, et une petite régate avec les gens de la place sur GravlaX avant de partir.

Somme toute, zéro mort, zéro blessé, un beau succès ce début de traversée!


Recevez une notification par courriel à chaque nouvelle publication

Juste nos histoires... aucun spam, promis!

This Post Has One Comment

  1. Jocelyne Laniel

    Coucou!
    Comme il est bien écrit ce récit. Ça promet pour la suite…j’ai hâte de vous lire encore…
    Bonne continuité !

Leave a Reply