Bahamas – Luperon

From 200 NM to 480 nM

Back in Florida, we heard about the book ‘THE THORNLESS PATH – The Gentleman’s Guide to Passages South” by Bruce Van Sant. It was presented as THE reference as far as best strategy to sail the thorny path (as described in the previous post). Curious and always open to learn something useful, we bought the book before leaving the mainland. 

Reading about strategies to sail against the trade winds is not always relaxing, but it’s worth it. It helped us improve our understanding of the weather patterns down here. We knew a little more what to look for in waiting for the ‘best’ weather window to leave the Bahamas. Even if I like to think that we were smart enough to ‘choose’ the right window, it’s fair to put all credit aside and acknowledge that we also got quite lucky that the wind veered a little slower than expected… Let me explain…

A good window to leave the Bahamas is one where the wind clocks around (always clockwise) slowly, allowing us to sail East while the wind shhifts from SE to S, SW. Then start our turn towards the south as the wind continues to veer behind us (W, NW).  Jibe when it passes from NW to NE. And hopefully reach our destination before it starts to blow from the East again. It makes a long curvy route. 

So this is what was expected in the weather forecast, a good 2 days window of clocking wind. The plan was to make it to Mayaguana (175 nm), one of the last islands of the Bahamas, and if weather allows (or if we’re ahead of schedule) maybe make it to Grand Turk – the eastern islands of Turks and Caicos (300 nm). 

In order to be ahead of the game a little, we left Georgetown a day before, and sailed upwind to Calabash Bay in Long Island. The wind and waves were quite sporty, and tacking upwind was not the fastest of all rides but we happily dropped anchor in the huge bay before sunset. 

Oh! Gotta tell you a fun fact… Our friend Paul on Jamar was leaving with us for the same ride, but he was an hour behind us. Jamar is a Beneteau First 405… We were totally expecting him to catchup. If you’re a little familiar with PHRF ratings (the rating that allows different sailboats to race against each other), according to the New England PHRF ratings, his boat would be a 102 and ours a 132. This is of course theoretical as we are both not in race mode, nor in New England, but just for fun, let’s say that this means Jamar owes 30 seconds (132-102) per mile to Sage. On a 30 mile run, this equals to 15 minutes (30 x 30, converted in minutes). In other words, if Jamar started 60 minutes after Sage, he should arrive no less than 45 minutes after us. 

With AIS technology, we can track each other’s position (as long as we’re in range, roughly within 10 miles of each other). So we had lots of fun looking at where Jamar was, and checking if we were making ground on him or not. Turned out, Jamar made it to the Anchorage 2h after us. A nice feeling for our egos 😉 haha!

To his defence, he had 2 new crew onboard, he had the genny halfway furled (whereas we had a brand new flat jib), and he didn’t tack early enough to get land coverage from the waves.

“Oh well, we thought, let’s enjoy this little victory now as he’s probably going to eat us alive tomorrow… Now let’s prepare some food for the next leg, tomorrow we’re leaving for a long one.”

Article rédigé par Magalie et traduit par Rémy (comme d’hab.)

C’est en Floride que nous avons appris l’existence du livre THE THORNLESS PATH – The Gentleman’s Guide to Passages South de Bruce Van Sant. Ce livre nous a été présenté comme étant LA référence en termes de stratégies pour naviguer le « Thorny Path » (voir le post précédent). Curieux et toujours ouverts à apprendre de nouvelles choses, nous l’avons acheté avant de partir.

Lire au sujet des stratégies pour remonter au vent contre les alizées n’est pas toujours de tout repos – mais ça en vaut la peine. Le livre nous a permis d’améliorer notre compréhension des phénomènes météos qui se manifestent par ici. Nous en savons un peu plus qu’avant sur les détails qui caractérisent les meilleures fenêtres météo pour quitter les Bahamas. Même si on aime bien penser qu’on doit notre succès à notre intelligence et notre grand sens de l’observation, il faut quand même avouer qu’on a été un peu chanceux quand le vent a tourné un tantinet plus lentement que prévu; laissez-moi vous expliquer…

Une fenêtre météo pour quitter les Bahamas vers l’est se caractérise généralement par un vent qui vire lentement (dans le sens horaire), nous permettant ainsi de naviguer vers l’est tandis que le vent vire du SE au S, puis au SW, pour ensuite nous permettre de pointer vers le sud quand le vent continue de virer derrière nous (W, NW), puis d’empanner quand le vent passe du NW au NE. Avec un peu de chance, ce petit manège nous permet de décrire une longue courbe qui nous mène à notre destination avant que le vent se remette à souffler d’Est en Ouest, comme à son habitude.

C’est ce qui était prévu; un vent qui vire et qui fait le tour en deux jours. Le plan était donc de se rendre à Mayaguana (175nm), une des dernières iles des Bahamas et, si la fenêtre le permettait, ou si on était plus rapides que prévu, de se rendre, peut-être, à Grand Turk – une île à l’extrême Est des Turk and Caicos (300nm).

Pour prendre un peu d’avance (non… c’est pas de la triche) on a décidé de quitter Georgetown une journée plus tôt et de s’avancer jusqu’à Calabash Bay sur Long Island. Le vent et les vagues nous ont offerts une journée assez sportives, et nous étions très heureux de jeter l’ancre dans la grande baie Calabash tout juste avant le coucher du soleil.

Ici, je tiens à vous rappeler que c’est Magalie l’auteure de l’article… alors il ne faut pas m’en vouloir si le passage qui suit est un peu prétentieux et technique. Comme on dit; on peut sortir la fille de la régate, mais pas la régate d’la fille… N.d.T.

Ah… je dois vous raconter une petite anecdote amusante. Notre ami Paul prenait part à la même journée sportive, mais il est parti environ une heure après nous. Son bateau, Jamar, est un Bénéteau First 405… et nous nous attendions à nous faire rattraper à toute vitesse. Pour ceux qui sont un peu familiers avec les handicaps PHRF (c’est la méthode de calcul qui permet de comparer la performance des bateaux entre eux), Jamar est évalué à 102, et Sage autour de 132. Évidemment, tout ça est théorique parce que nos deux bateaux ne sont ni l’un ni l’autre configurés pour faire de la course. Mais, juste pour le plaisir : ces chiffres supposent que Jamar nous doit 30 secondes (132-102) pour chaque mile parcouru. Sur un parcours de 30 miles, c’est l’équivalent de 15 minutes. (30 x 30 / 60). En d’autres mots, si Jamar quitte 60 minutes après Sage, il devrait arriver environ 45 minutes après nous.

Avec l’AIS, on peut monitorer avec assez de précision la position des bateaux autour de nous. Nous nous sommes donc amusés à suivre Jamar à la trace, et à surveiller attentivement à quelle vitesse il allait nous rattraper. En fin de compte, Jamar est arrivé dans la baie 2h après nous. C’était très bon pour nos égos.

A sa défense, il avait deux équipiers novices à bord et il naviguait au près avec un génois partiellement enroulé alors que nous avions un foc de route neuf, mais surtout, il a viré trop tard et raté l’opportunité de se cacher des vagues près de la cote.

« Ben coudonc – qu’on se disait – profitons de notre victoire d’aujourd’hui, parce qu’il risque de nous faire mordre la poussière demain! » En attendant, préparons-nous quelques repas pour la route, demain on part pour une longue traversée! 

After a sweet calm night in Calabash, we hoisted the main and up anchor at 0800 as planned. Jamar and Sage were sailing alongside each other for a good part of the day, Jamar slowly distancing us, but not as much as we thought. The conditions were very similar to the previous day, closed hauled with 2 reefs and the jib (hard on the stomach, but we held it together this time!), going slightly ENE, passing between Conception island and Rum Cay, and well past San Salvador island through the nigh. Then the wind started to veer very slowly, and we continued to make as much easting as possible the next day, going as far as 50 miles East of Samana Cay, which is when the wind finally shifted to the north.

We could see the front coming, with rain clouds on the horizon, and that’s when we lost our visual on Jamar… disappearing behind a curtain of rain. Sage on the other side, stayed dry. My mom always said I was born under a good star 😉 

Après une douce et calme nuit à Calabash, nous avons hissé la grand’ voile et levé l’ancre à 08 :00 tel que prévu. Jamar et Sage ont navigué cote à cote pour une bonne partie de la journée, et Jamar nous a lentement distancé. Plus lentement que ce à quoi on s’attendait en tout cas. Les conditions étaient très similaire à celles que nous avions vécu la journée précédente, au près serré avec deux ris et le foc à poste. (Des conditions difficiles pour la digestion, mais nous nous en sommes bien sortis cette fois.) En naviguant ENE, nous avons passé entre Conception Island et Rum Cay, et avions largement dépassé San Salvador durant la nuit. Puis le vent a commencé à tourner, très lentement, et nous avons continué à engranger autant de miles vers l’Est que possible le jour suivant. Nous nous sommes rendus jusqu’à 50 miles à l’Est de Samana Cay, quand le vent a finalement tourné au Nord.

Nous pouvions voir le front approcher, avec de gros nuages chargés de pluie à l’horizon, et c’est à ce moment que nous avons perdu Jamar de vue, disparaissant derrière un dense rideau de pluie. Sage, de son coté, est restée bien au sec. Ma mère disait toujours que je suis née sous une bonne étoile.

That was the only jibe in the whole trip. Other than shaking and taking reefs in the main, we did not have very many manoeuvres to do.  Prior to leaving, we had plotted our course in a simulator (fastseas.com) just for fun, to help with the planning, but also to test our performance against the polars of the boat. (Polars are the theoretical speeds of a particular boat with a particular sail at different wind strengths and angles – in other words, it’s the ‘perfect condition theoretical performance’). We took a guess that we would perform at about 85% of the theoretical speeds, which seemed about right. However, as we were moving along like champs and realizing we were making better progress eastward than planned, we got a message from our friends on BiggerFish

“Guys, we’re leaving Mayaguana soon, and looking at the weather, we’re probably going to skip the Turks and head straight for Dominican Republic instead. Are you willing to join us?”

Hugo and Mimi had been waiting for a window in Mayaguana (one of the last islands of the Bahamas) for a week, rocking side to side non-stop as the wind was blowing pretty strong from the ESE and the anchorage is not super protected. So they were looking forward to get out of there and reach a calm harbour. We also knew that the Turks was a quite expensive stopover if you end up staying over a week (and who knows what’s the weather like next week!) So the idea of skipping the Turks was tempting, as long as the weather held long enough. 

We pulled weather reports from the Garmin inReach. Hum… It does seem feasible. If we stay north of the Turks, we can turn south after the North-East Breakers, be sheltered from the Silver Bank a bit, and make it to Luperon with the NE wind that will establish itself after that front passes. This is exactly what happened. That’s how we ended up turning a 200 mile run into a 480 nm one. 

By then we had lost sight of Jamar, but we were still in touch via VHF, so we told them our plan and they agreed that it was a good idea, so we were now 3 buddy boats on our way to the DR. 

The sun set and rose a couple more times, we caught 4 fishes (1 Rainbow Runner, 2 Mahis, and 1 Skipjack Tuna!) north and south of the Turks and Caicos, and we finished our passage on a nice and fast downwind leg to Luperon DR. 

Durant toute la traversée, nous aurons empanné une seule fois. A part prendre et relâcher des ris, nous n’avons pas eu grand manœuvre à faire. Avant de quitter, nous avions simulé notre traversée (fastseas.com) un peu pour le plaisir, un peu pour nous aider à planifier la traversée, mais aussi pour comparer nos performances avec les polaires du bateau. (Les polaires sont les vitesses théoriques d’un bateau en particulier sous un vent d’un certain angle ayant une vitesse donnée. En d’autres mots, il s’agit des performances prévues du bateau dans des conditions parfaites.) Nous avons fait l’estimé que nous allions performer à environ 85% de nos vitesses théoriques (nos voiles ne sont pas neuves, on navigue de nuit, de manière conservatrice, etc.) Par contre, alors qu’on avançait à vitesse grand V, et faisions bien plus de progrès que prévu, nous avons reçu un message de nos amis sur BiggerFish :

« Nous quittons bientôt Mayaguana. D’après ce qu’on voit dans les prévisions, nous allons probablement passer tout droit aux Turks et viser directement la République Dominicaine. Allez-vous vous joindre à nous? »

Ça faisait plus d’une semaine qu’Hugo et Mimi étaient dans l’attente d’une opportunité de traverser depuis Mayaguana, une des dernières iles à l’Est des Bahamas. Le mouillage où ils étaient ancrés, exposés aux vents d’ESE les faisait rouler d’un bord à l’autre sans arrêt. Ils avaient sans doute bien hâte de quitter et d’aller enfin s’abriter dans un endroit un peu plus calme. Nous avions aussi entendu dire que les Turks sont des iles où la vie est particulièrement dispendieuse et qu’une fois là, la prochaine opportunité de quitter pourrait prendre un certain temps à se manifester.

Bref, l’idée de se rendre directement en République Dominicaine semblait bonne, pour autant que la météo reste favorable.
Nous avons utilisé notre InReach à quelques reprises pour obtenir une météo à jour et valider que notre plan était toujours faisable. En restant au nord des Turks, il nous était possible de tourner vers le sud après les north-east-breakers, s’abriter un peu derrière le Silver Bank et se rendre à Luperón avec le NE qui allait s’établir après le passage du front. Et c’est exactement comme ça que ça s’est passé, et c’est comme ça qu’on a fini par transformer une traversée de 200mn en une traversée de 480mn.

Rendu là, ça faisait un bon bout de temps que nous avions perdu Jamar sur l’AIS, mais nous avions quand même communiqué avec lui par VHF. Nous lui avions communiqué notre plan et Paul était d’accord que c’était une bonne idée. Nous étions donc 3 bateaux amis, en route vers la République!

Le soleil s’est levé et couché à quelques reprises, nous avons pêché 4 poissons (1 rainbow runner, 2 Mahis et un Skipjack Tuna) au nord et au sud des Turks et nous avons terminé notre traversée avec un beau vent portant qui nous a amené jusqu’à Luperón.

Upon arrival, we looked everywhere to find our friends who should be there already.

  • Oh! BiggerFish is right there!

Mimi and Hugo dinghied towards us at full throttle to catch our mooring lines and help us grab a ball in the harbour.

  • But where is Jamar? I asked.
  • I haven’t seen them yet, replied Mimi.
  • That’s impossible, last time we had a visual on them was over 24h ago, they were 7-8 miles ahead, and we lost contact on the AIS. They should have been here loooong ago.
  • Did they know we were coming to Luperon?
  • Hum…

Now I start to doubt. We definitely talked about coming to the DR, but were we specific about which harbour we were heading to? The expression on my face said it all. Everyone looked at me and went “OH NOOOOO!!!!!” 

Remy and I tried to remember the VFH conversations, but we were never 100% sure about the details mentioned. And we both had discussions with them at different times, depending who was on watch. Ohhhh did I feel bad. I thought we completely screwed up… until 3h later, when Jamar entered the harbour. 

  • What the…??? Where in the world were you Paul? How is it possible that we passed you, AND arrived 3h earlier?
  • We took the scenic route… 

Jamar went further East before turning South between the banks, which put him at a much slower angle to the wind on the downwind leg. That’s all. Crazy how the routing strategy can make a difference on time in the end. We – again – won the race against a First 405 😀 

En arrivant dans la baie de Luperón, nous avons cherché nos amis, qui devaient être là depuis déjà un bon bout de temps.

– Oh, BiggerFish est juste là!

Mimi et Hugo sont venu nous rejoindre en annexe pour nous aider à nous amarrer à une bouée de mouillage.

– Mais où est Jamar?
– Je ne les ai pas encore vus, m’a répondue Mimi.
– C’est impossible, la dernière fois qu’on les a vus, il y a un bon 24h, ils étaient au moins 10 miles devant nous et nous avons perdu le contact sur l’AIS. Ils auraient dû être ici il y a longtemps!
– Est-ce qu’ils savaient qu’on venait à Luperón?
– Ehhhh….

Nous commencions à avoir des doutes. Nous avions certainement parlé de traverser jusqu’en République Dominicaine, mais pour ce qui est de déterminer dans quel port nous avions prévu arriver… Tout le monde s’est regardé avec une expression qui voulait en dire long; « Oh non!!! ».
Rémy et moi avons tenté de nous rappeler les détails des conversations VHF que nous avions eues, mais nous n’étions pas 100% certains de ce qui avait été échangé. Surtout que chacun de nous les avions contactés séparément sur des quarts différents. Nous nous sentions un peu beaucoup mal. Nous étions persuadés d’avoir géré nos communications en amateurs… quelle gaffe!
Jusqu’à ce que, environ 3h plus tard, Jamar arrive dans le mouillage.
– De kossé? Where were you Paul? Comment est-ce possible que nous soyons arrivés 3h avant vous?

– On a pris la route panoramique, nous ont-t-ils répondus.

En effet, Jamar avait continué un peu plus à l’Est avant de virer au Sud entre les hauts-fonds au large des Turks, ce qui les a mis sur une trajectoire pas mal mois rapide pour la section de route à faire au portant. C’est tout. C’est incroyable à quel point une petite différence de stratégie, et un angle de route un peu différent peuvent faire comme différence à la fin. Donc, encore une fois, nous avons gagné la course contre un First 405! 😀

Our month in Luperon went by lightning fast. It was so relaxing to be safely moored in a completely protected bay (hurricane hole), where the waves never get worst than 4 inches even when it’s blowing 30kt. The bay has murky waters as it’s surrounded by mangroves, so the downside is that algae and spaghetti-like stuff grows on the hulls quite fast. 

We met a bunch of fun people, some passing by, some who came for 2 weeks and are still there 6 years later, others who ended up buying a house! The cruisers have their spots and activities in the village, and the mingling with the locals always seems harmonious and safe. 

We needed to work on our Spanish skills (thanks to Duolingo), as most locals don’t speak english. Some, who come from Haiti, kind of speak French though. And we mostly practiced in the small groceries and restaurants around town. We kinda went crazy as the cost of living was so much lower for the first time in the trip… Even with the very low value of our Canadian dollars these days, at 40 pesos per CAD, we had a deal.

Here’s our month in Luperon in pictures… 

Le mois à Luperón a passé à une vitesse folle. C’était tellement relaxant d’être ancrés dans une baie complètement protégée (qu’on appelle un trou à ouragans). Les vagues n’y dépassaient jamais les 4po de haut, même quand le vent au large soufflait à plus de 30 nœuds. Les eaux un peu troubles et verdâtres de la baie sont entourées de mangroves, avec la conséquence que les algues y poussent à une vitesse folle, formant des genres de spaghettis végétaux sur la coque du bateau en un rien de temps!

Nous avons rencontré plein de gens divertissants, certains qui étaient seulement de passage, certains qui pensaient rester deux semaines et qui y étaient toujours 6 ans plus tard et certains autres qui ont décidé d’y acheter une maison après deux semaines. Les plaisanciers y ont leurs petits endroits habituels dans le village et leurs activités coutumières. Les interactions avec les habitants locaux nous ont toujours paru harmonieuses et sécuritaires.

Nous avions définitivement besoin de travailler notre espagnol, puisque peu de locaux y parlent l’anglais. Certains, originaires d’Haïti, y parlaient un peu le français ou le créole. Nous avons principalement pratiqué notre espagnol dans les restaurants et les supermarchés locaux. Il nous reste beaucoup de chemin à faire. Pour la première fois durant notre voyage, le cout de la vie était très abordable… et nous en avons bien profité. Même avec la valeur du dollar Canadien aussi bas (0.74 USD), à 40 pesos dominicain par dollar, nous avons pu nous gâter un peu.

Voici quelques photos de notre séjour à Luperón :

We also made a family trip to Puerto Plata for the festival. We didn’t know what to expect, in the end, we were quite impressed with the costumes crafted for the occasion, but not so much with the choreography on stage. 

On a aussi fait une petite virée à Puerto Plata pour le festival. Sans savoir vraiment à quoi nous attendre, nous avons finalement été impressionnés par les costumes fabriquées pour l’occasion. Un peu moins par la qualité des chorégraphies par contre.

Looking at so many bikes everywhere, I felt the urge to get back on a bike… it’d been so many years since I sold my last ninja! Remy also wanted to learn to ride, so we made plans. Tommy from the boat Destination X offered to lend us his bike, so when Remy was ready to get on the road (after a few back and forth on the dock just to figure out the clutch and shifter) I offered 500 pesos (10$) to an immigration officer who was willing to rent his bike. We happily left Luperon on 4 wheels (2 each!) and rode to the beautiful beach of Isabella, just west of here. A short 30 minutes ride later, 2 pictures of the beach, and off we went again, riding to nowhere, just for the fun of riding. Remy had a blast, he didn’t want to stop. Thanks to google maps and our local sim card, we were not too worried about going nowhere and everywhere. The landscape was beautiful, and the warm weather was much easier to handle at 30mph than at zero. 

The only thing not so perfect at 30mph was that Remy forgot his sunglasses on the boat. We did stop in a few general stores to see what they had available, but the styles did not impress him (see photo below)!

The ride took us thought a bunch of small villages, all of which had no signalization whatsoever. No stop signs, no street lights, just a speed bump once in a while. Cars regularly overtake bikes who tend to ride on the side of the road. It looks like anarchy at first, but once you get a feel for the organic way they share the road, it feels quite safe and logical… And oh so refreshing to be in a country where there’s much less rules and regulations. 

About 3/4 of the way in the ride, I took a speed bump a little too slowly and stalled. For some obscur reason, the bike didn’t seem to want to start again. Remy caught up to me and stopped behind. 

  • I don’t understand why, my bike won’t start! 
  • Hum… Could you be out of gas?
  • I doubt it, but I’ll check… 

So I take the key out of the ignition and open the gas tank to confirm that the tank was still pretty full. At the same time, Remy looks at him ignition and says :

  • Oh ho… I have a much bigger problem.
  • Hein? What is it?
  • There’s no key in my ignition!
  • Oh crap! We lost the key on the road?!
  • Yeah… and I have no clue where.
  • Ok, well, we’ve been riding about 20km since the last stop (the general store with ugly sunglasses), we still have a good 2h of sunlight… Do you believe in miracles? Let’s go.

Let’s start by saying that we are looking for 2 small keys on a key ring. Not a huge bundle with a fluorescent keychain… We backtracked our circuit, looking on the ground as much as it was safe to do.  Between bumps, gravel areas and tree shading the road partially, success seemed pretty unlikely to happen. We rode 2km, 5km, 8km.. Remy stopped and said “Let’s speed up a bit, make it to the store, and we’ll have a better angle on the road when we ride back on the same side we came. It will make more sense to come back slowly…” Ok. 

We continued a little faster, 11km, 15km… But still looking carefully in the other lane. And BAM! I slam on the brakes. Remy passes me slowly and I tell him that I think I saw it! He turns around and looks back, he doesn’t see it. I park my bike and walk back on the other side of the road. I walk further than I think it is… and it’s not there. I’m starting to think I had an hallucination. How is that possible… I swear, I saw a set of keys on the road! So I walk a little further and turn around. As I’m walking back, now on the same side of the road as I “saw it”, I can see it! OMG!!! Yes I do believe in miracles 🙂 

We made it back to Luperon before sunset, and were eager to plan our next motorcycle ride! The next one was with friends: Tommy and Josika, Sylvio and his dog Diablo, and Remy and I both rented a trail bike from the hardware store this time. Another wonderful time on 2 wheels in DR!

À voir des motos partout, ça m’a redonné le gout d’en faire. Il semble que ça fait tellement longtemps que j’ai vendu ma Ninja. Rémy aussi voulait apprendre à faire de la moto, alors on a fait quelques plans. Tommy (qui navigue sur le bateau DestinationX) nous a offert de nous prêter la moto qu’il venait de s’acheter pour 500$ à Luperón. Après avoir fait quelques allers-retours sur le quai, pour apprendre comment changer les vitesses d’une moto, nous avons offert 500 pesos (10$) à un des officiers du bureau de l’immigration pour lui louer sa moto pour la journée. Nous avons joyeusement quitté Luperón sur quatre roues (deux chacun) et avons fait une randonné jusqu’à la merveilleuse plage d’Isabella, juste à l’Ouest. Quelques 30 minutes plus tard, deux photos de la plage, et nous étions repartis vers l’inconnu, juste pour le plaisir de faire de la moto. Rémy s’est tellement amusé qu’il ne voulait plus s’arrêter. Grâce à Google Maps et à notre carte SIM locale, nous pouvions nous permettre d’explorer à notre guise. Le paysage était magnifique et la chaleur accablante était beaucoup plus facile à supporter à 70km/h qu’à zéro.

Le seul problème avec les 70km/h, c’est que Rémy avait oublié ses lunettes soleil au bateau. Nous nous sommes donc arrêtés dans quelques magasins généraux pour y trouver des lunettes de soleil pas cher, mais les styles disponibles étaient un peu décevants (voir la photo).

Notre promenade nous a amenée à travers plusieurs petits villages, sans aucune signalisation routière quelle qu’elle soit. Pas de panneaux d’arrêts, pas de lumières, pas d’indications; seulement un dos d’âne une fois de temps en temps pour calmer les plus excités. Les voitures dépassent un peu n’importe quand les motos qui tendent alors à se rabattre sur l’accotement pour leur donner un peu plus de marge de manœuvre, surtout dans les courbes. Ça peut sembler un peu anarchique initialement, mais une fois qu’on pogne la twist, ça finit quand même par nous sembler logique. Et il y a quelque chose de terriblement rafraichissant d’évoluer dans un pays où il y a un peu moins de normes, de régulations et de règles de toute sortes.

Rendus à environ le trois quart de notre trajet, j’ai passé un peu trop lentement sur un dos d’âne, et le moteur de ma vieille moto s’est arrêté et, pour une raison inconnue, refusait de redémarrer. Rémy s’est arrêté juste derrière moi.

– Je ne comprends pas pourquoi, ma moto ne démarre plus.
– Hum, peut-être que tu es en panne d’essence?
– Ca me surprendrait, mais on peut vérifier.

Donc j’ai pris la clef de l’ignition pour ouvrir le réservoir d’essence, et c’était encore pas mal plein. Pas de souci de ce coté-là. Au même moment, Rémy en profite pour vérifier aussi;

– Oh, je pense qu’on a un problème pas mal pire.
– Quel problème?
– Y’a pas de clef dans l’ignition.
– Oh merdouille. On l’a perdu sur la route!?
– Ouais, j’imagine, je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre… elle était là tantôt, forcément puisque j’ai démarré à notre dernier arrêt.
– Ok, ben la dernière fois qu’on s’est arrêtés, c’était pour les lunettes de soleil lettes il y a 20 km. Il nous reste un bon 2h avant que le soleil se couche. Crois-tu aux miracles?
– Oui, allons-y… et faut pas étouffer le moteur.

Il faut dire que nous cherchions deux petites clefs sur un anneau – pas une grosse affaire avec un porte clef fluo. Nous avons rebroussé chemin, en regardant par terre autant que c’était sécuritaire de le faire. Entre les bosses, les sections de route en gravier et les nids de poule, le succès nous semblait de plus en plus improbable. Nous avons continué 2km, 5km… 8km. Rémy s’est arrêté pour dire; « Accélérons un peu, au moins jusqu’au magasin. On aurait un meilleur angle de vue sur la route avec le soleil dans le dos, au retour, surtout qu’on sera alors dans la voie où on les a perdues.

On a donc accéléré un peu. 11km… 15km… tout en regardant attentivement dans la voie inverse. Puis, BAM, je freine d’un coup. Rémy me dépasse lentement, et je lui dis que je pense les avoir vues. Il fait l’aller-retour, à pied, sans rien voir. Je stationne ma moto, et je marche, de l’autre côté de la route, plus loin que l’endroit où je pensais avoir vu quelque chose briller… rien non plus. Je commence à me demander si j’ai eu une hallucination. Je continue à marcher encore un peu plus loin avant de revenir sur mes pas. En revenant vers la moto, je m’écrie « Je les vois! On les as! Je crois aux miracles! »

On aura marché pratiquement 3 fois à coté sans les voir… quelle chance j’ai eu de les voir briller en passant à coté à moto! Malgré la mésaventure, nous sommes revenus à Luperón avant le coucher du soleil, déjà motivés à planifier notre prochaine randonnée à moto. La prochaine serait avec nos amis; Tommy et Josika, Sylvio et son chien Diablo. Rémy et moi avons loué des motocross à la quincaillerie cette fois. Une autre merveilleuse aventure sur 2 roues nous attendait sur les routes montagneuses de République Dominicaine.

Realizing that we were still very far West on the Thorny path, we had to make a choice :

  1. buy a motorcycle, let the spaghetti on the hull tie itself to the bottom of the bay, and live aboard in Luperon forever… or…
  2. scrape the bottom of the boat, untie our sea legs, and prepare for departure.

Of course you know the answer, but I have to admit that we now have a good feel for what it’s like to get stuck in a hurricane hole. It’s quite comfortable.

En réalisant qu’il nous restait encore beaucoup de chemin à faire vers l’ouest sur le Thorny Path, nous avions à prendre une décision;

1. Acheter une moto, laisser le spaghetti pousser sur la coque jusqu’à ce qu’il touche le fond de la baie et habiter à bord du bateau à Luperón jusqu’à la fin de nos jours.

2. Gratter la coque du bateau, s’amariner à nouveau et se préparer pour un nouveau départ.

Bien sûr, vous connaissez la décision, mais j’avoue que nous avons un peu pris gout à la vie relaxante de notre trou à ouragans. C’était quand même le grand confort!

Recevez une notification par courriel à chaque nouvelle publication

Juste nos histoires... aucun spam, promis!

This Post Has 7 Comments

  1. Carl Gross

    Maybe I should read the French. If you lost the keys to one motorcycle, how could you both be on motorcycles. I’ll go back and reread. Thanks for letting us live vicariously through you

    I just got back from Portugal and then Switzerland where I got a couple of days of skiing in Zermatt

    1. Magalie Laniel

      Hi Carl! Sorry for the late reply, your I just saw your comment! So I was also very surprised to learn that as long as the ignition was kept in the « ON » position, the engine kept running even without the key. And even more surprising, since the starter is on a separate switch, we could even stop and restart the bike! Maybe not all bikes are like that, but these old Chinese ones were 😉

      Glad to know you’re enjoying our stories and even more to know you’re traveling and having a blast! Cheers!!!

  2. Aline Prefontaine

    à bientôt 🥰🥰🥰

  3. Tony Gibb

    Great coverage of your trip south. I always wanted to get a flat jib for Sage and glad you made that decision and your performance proves it was the right choice. Is it a hank on or something you put on the roller furling? Great pictures and great progress – all the best for further advantages in terms of the wind…sail on

    1. Remy Boucher

      Yes, we bought the jib in Florida… It’s a jib for a Catalina 34 tall rig. It has exactly the right dimensions, but it was much cheaper because it’s mass produced! It’s hank on… on the solent stay.

  4. Suzanne

    C’est vraiment le fun de vous lire sans parler des belles photos. Aujourd’hui est une journée spéciale !!! Michel et moi te souhaitons Bonne Fête Magalie et plein de petits Bonheurs. Bisous xxx

    1. Magalie Laniel

      Merci beaucoup Suzanne! J’ai passé ma fête en mer, entre Porto Rico et St-Martin! La vie est belle 🤩
      Je vous embrasse fort tous les deux 😘

Leave a Reply